Fraîchement arrivé de Valenciennes, Ismaël Doukouré est le dernier renfort d'une saison 2021-22 aux allures déjà historiques. Engagé jusqu'en 2026 pour près de deux millions d'euros, le jeune défenseur central de 18 ans arrive en Alsace. 

À Valenciennes depuis 2017, où il poursuit sa formation après avoir passé 5 ans au LOSC, il quitte son cocon près de 5 années plus tard, son nord natal, pour poser ses valises en Alsace. Un petit peu moins au nord. Défenseur central de 18 ans, il a déjà disputé 28 matchs en L2 avec le VAFC.

Son père, directeur sportif d'un club de D2 ivoirienne, et son frangin, actuel agent, ont bercé très tôt le petit Ismaël dans le monde du football, jusqu'à sa première licence, à 6 ans. Il est rapidement repéré par le LOSC, à l'issue d'une double confrontation au cours de laquelle il a particulièrement brillé. Finalement, il quitte les dogues en U15, un an avant de signer aspirant, synonyme d'entrée au centre de formation. Un de ses "meilleurs choix", à en croire ses propos pour Onze Mondial, justifiant un "choix sportif" du joueur et son entourage. À l'époque, il ne savait pas encore où rebondir. Il avait sa petite idée... Son papa, démarché par un jeune Ismaël sûr de lui et déterminé, entame les discussions avec Valenciennes. C'est là-bas qu'il poursuivra sa formation et intègrera le centre. Olivier Bijotat, entraîneur des U17 du moment et directeur du centre de formation du club nordiste, lui fait "réellement découvrir le foot", le responsabilisant rapidement, dès sa première année en U17, en lui confiant le brassard.

Adepte des duels et de l'intensité

Tout va très vite ensuite. Projeté rapidement en U19, puis en Pro. Il n'a pas fallu perdre de temps pour assimiler les consignes et se mettre à niveau. Le rythme et la vitesse de jeu étaient "100 fois plus rapides" que chez les jeunes. Quand il signe son premier contrat professionnel, il n'a pas encore 17 ans. L'adaptation a cependant été naturelle pour lui, préparé "depuis toujours" pour vivre ce genre de moments. Pour jouer en L2, il a bien sûr fallu travailler dur, parfois avec acharnement, toujours avec abnégation. Heureusement pour lui, Ismaël Doukouré "aime" l'intensité et les duels dans un championnat très exigeant physiquement. Il le dit et le répète, c'est lui, qui a "provoqué" tout cela. C'est peut-être sa personnalité et tous ses traits de caractères qui lui ont valu le surnom de "La Force" par son frère. Impliqué, discipliné et travailleur, il suit notamment un programme spécialisé avec un préparateur physique et des nutritionnistes. Il assure être "bien entouré", et on ne peut que le croire. L'intensité, un ingrédient majeur de la formule Julien Stéphan pour une parfaite alchimie.

 

Une valeur en décote

Un peu comme Kylian Mbappé, il faut éviter de lui parler d'âge. Et ce ne sont pas les récentes convoitises qui vont changer sa manière de penser. Au contraire, il "ne répond plus à personne", préférant tout déléguer à son entourage, qui "gère à merveille". Celles de longues dates lui ont appris à rester concentré uniquement sur le terrain. Courtisé l'été dernier par de grosses écuries comme Séville, Lille ou Nice, la situation du joueur a un peu évolué ces derniers mois. Lille s'était désintéressé du dossier, selon les informations de La Voix du Nord. Et pour cause, il n'a pris part qu'à 9 matchs de championnat jusqu'à présent cette saison. Un début de saison en dent de scie justifié par sa présence aux Jeux Olympiques et au COVID. Sous contrat jusqu'en juin 2023, sa valeur a naturellement baissé et le président, Eddy Zdziech, a été contraint de se montrer moins gourmand, avec la menace de voir son joyau partir librement dans 18 mois. C'est donc Strasbourg qui rafle la mise, profitant de cette décote pour ce qui s'apparente à une véritable opportunité dans un marché ultra concurrentiel.

Le futur Upamecano ?

Le savoir-faire de la formation valenciennoise n'est plus à prouver. En témoignent les exemples Julien Masson, titulaire au club depuis plusieurs saisons, Lucas Tousart, aujourd'hui en Bundesliga après avoir évolué à l'OL, ou encore Dayot Upamecano, international français du Bayern Munich. Et si les dirigeants ont tendance à appuyer sur le modèle de ce dernier, une comparaison que le joueur juge de "flatteuse", c'est plutôt à Presnel Kimpembe qu'il cherche à s'identifier. Il marcherait cependant volontiers sur les pas de son prédécesseur. Son "petit" gabarit, 1m82, n'est pas un obstacle selon lui pour s'imposer à ce poste. "Ce sont des bêtises", fustige-t-il avant de prendre Jules Koundé en exemple, défenseur sévillan qu'il aurait pu remplacer. Petit de taille, mais parmi les meilleurs défenseurs du championnat espagnol dans le domaine aérien. Pour être encore meilleur, Ismaël Doukouré "analyse" ses adversaires et les attaquants "très tôt dans la saison". Anticiper, pour s'adapter. Le leitmotiv du jeune défenseur est clair et net, lui qui ne rêve de rien d'autre que de jouer au foot : "Il n'y a du boulot que pour les bosseurs".