Malgré trois buts d'avance, les Strasbourgeois ont dû attendre l'irrespirable séance de tirs au but pour venir à bout de Montpelliérains courageux et un brun malchanceux. L'aventure continue, cap sur les huitièmes de finale pour la revanche, après avoir échoué à ce stade de la compétition en 2019 contre Tours. Tirage au sort jeudi 3 février 2022.

Entre réussite et errements défensifs, Strasbourg a longtemps pensé laisser filer une qualification qui leur tendait les bras, alors que Habib Diarra permettait de réduire à néant les chances de qualification du MHSC. Rapidement repris, les jeunes ont su d'abord se ressaisir, faire le dos rond ensuite, et souffler enfin lorsque l'ultime tentative héraultaise s'échouait sur la barre transversale d'un Ryan Tutu totalement vaincu.

(debout, de gauche à droite : Habib Diarra, Ryan Tutu, Kanfory Kaba, Wassa Seydoux, Mouhamadou Kanouté, Alexis Casadei; au premier rang de gauche à droite : Abdoul Ouattara, Yoann Dumay, Tanguy Wenner, Zoumana Diallo, Ilias Bounassir)

Mouhamadou Kanouté, l'homme providentiel

Il ne fallait pas trembler, aujourd'hui, au moment de pousser le ballon au fond des filets. Pourtant, le premier quart d'heure témoignait d'une scène de vendanges tardives et d'un scénario bien connu sur les bords du Krimmeri : des temps forts mal concrétisés, qui finissent généralement par être sanctionnés. Finalement, ce sont les visiteurs, dont l'entraîneur des gardiens est Geoffrey Jourdren, qui s'en mordront les doigts. À la suite d'une énorme occasion manquée, les bleuets filaient en contre-attaque. Abdoul Ouattara conclue le mouvement après avoir repris, dans le but vide, une frappe de Kanouté repoussée par le portier Tom Allix (1-0, 27ème). Le deuxième but du match n'allait pas tarder. Mêmes acteurs, mêmes résultats. Kanouté, bien servi par Ouattara, contrôlait parfaitement le ballon dans sa course avant de remporter son face-à-face, encore une fois après une offensive menée sur contre-attaque (2-0, 33ème). Montpellier tentait de réagir après chaque but, en vain. Le score reste inchangé jusqu'aux retours des vestiaires. Un avantage flatteur pour les U18 tant la rencontre était équilibrée mais, surtout, heureux de mener malgré quelques déboires défensives. 

Abdoul Ouattara, renversant, a inscrit le 1er but du match

Un but avant le K.O

Aucun changement de part et d'autre au moment de reprendre le second acte. Revanchards, les montpelliérains ont montré une grosse intensité et volonté, constante, de revenir dans la partie. Hélas pour eux, Habib Diarra, en bon capitaine, en décidait autrement. Il convertissait le troisième but du Racing dès la reprise, servi par une talonnade inspirée de... Kanouté, encore lui (3-0, 48e). Au lieu d'assommer les adversaires du jour, ce but les avait remobilisés. Yanis Azouazi sonnait la révolte dans la foulée (3-1, 50ème), avant d'être imité par Junior Ndiaye (3-2, 56ème), puis Axel Gueguin (3-3, 59e). Les compteurs étaient remis à zéro, et l'ascendant psychologique dans les rangs des orange et blanc. Entre tension, nervosité, précipitation, Strasbourg perdait totalement la maîtrise du match et peinait à garder la tête hors de l'eau. Au bout du suspense, après une ultime frayeur sur la barre transversale, l'arbitre renvoyait les joueurs vers la séance de tirs au but.

A noter la présence de Ryan Tchato dans les rangs de Montpellier, fils de l'ancien international camerounais Bill Tchato.

Côté Strasbourg :

  • Habib Diarra : Arrêt
  • Tom Saettel : But
  • Victor Tiré : But
  • Wassa Seydoux : But
  • Mouhamadou Kanouté : But
  • Kanfory Kaba : But

Côté Montpellier :

  • Axel Gueguin : But
  • Simon Cara : But
  • Teo Allix : But
  • Edvin Bongemba : Transversale
  • Junior Ndiaye : But
  • Ryan Tchato : Arrêt

Les notes :

  • Ryan Tutu (3) : Match à oublier pour lui. Fébrile avec ses mains et ses pieds, il l'a aussi été dans sa communication. Il n'est jamais parvenu à rassurer sa défense ni à les apaiser lors de temps faibles. Décisif en stoppant le 6ème et dernier tir au but montpelliérain.
  • Ilias Bounassir (5) : Quatre poumons de chaque côté. Inépuisable sur son côté droit, il a enchaîné les courses et les efforts à haute intensité. Il paie cependant pour l'ensemble de la pâle copie défensive de l'équipe. Ilias Bouna Sarr.
  • Yoann Dumay (3) : Difficile de briller lorsque l'on concède 3 buts en 10 minutes, et d'autres occasions tout au long de la rencontre. Plutôt correct dans les airs. Des difficultés dans les combinaisons, rapides, des offensives du MHSC. Il n'y a que Dumay qui m'aille.
  • Kanfory Kaba (4) : Match compliqué, marqué notamment par un stage épuisant à l'autre bout de l'Europe. Mais ses quelques percées de balle aux pieds ont remotivé les trouves après l'égalisation. Ernest Sekaba.
  • Wassa Seydoux (3) : Après un début de rencontre intéressant, il a perdu en constance au fil de la rencontre. Plusieurs duels au sol perdus, avant de sembler totalement égaré en seconde période, notamment après avoir été replacé dans le couloir gauche. Pour sa défense, on a peu vu de défenseur de près de deux mètres jouer latéral. Wassa, c'est (trop) doux.
  • Tanguy Wenner (4) : Formé ailier, il a joué piston gauche et a montré un manque de repère ou d'aisance dans les tâches défensives. Situé haut sur le terrain, il n'a pas non plus apporté de danger sur les offensives. Tout de même impliqué sur le 2e but par son appel côté gauche. Remplacé assez tôt en seconde période par Tom Saettel. Timo Wenner.
  • Habib Diarra (7) : Capitaine du groupe, il a rapidement justifié son statut de joueur professionnel. Toujours bien placé, souvent juste techniquement, il marque le 3ème but et participe activement au second grâce à son décalage qui fait la différence. Lassana ? Aliou ? Non, juste Habib.
  • Alexis Casadei (6) : Surnommé "La pieuvre" le temps d'une rencontre, il a récupéré énormément de ballons en première période. Avant de tomber un peu dans l'anonymat. Remplacé par Victor Tiré. Casadei Papel.
  • Abdoul Ouattara (8) : Buteur, passeur, au four et au moulin, il a été de tous les bons coups offensifs et a illuminé le public molsheimois de sa palette technique et son agilité. Notamment sur son salto, maîtrisé à 100%, sous les yeux d'un Marc Keller probablement effrayé que son joyau loupe son coup. Abdoul Ouattzefuck (Oui, bon, celui là m'a moins inspiré...)
  • Zoumana Diallo (3) : Si tout le monde a su apporter sa pierre a l'édifice des trois buts strasbourgeois, Zoumana Diallo a été plus effacé. Peu servi, peu disponible, il ne semblait pas en jambes. Trop peu tranchant. 
  • Mouhamadou Kanouté (8) : L'homme du match. Buteur sur le 2ème, passeur d'une talonnade bien flairée, il amène également l'ouverture du score sur sa tentative repoussée par le gardien, directement sur Ouattara. Grand, physique, soyeux, habile dans les remises de balle et gaucher. On dirait quelqu'un...