Il était temps ! Une semaine après avoir pu réinvestir notre chère et tendre Stade de la Meinau sans la moindre jauge imposée, nous, supporters strasbourgeois, avons enfin pu retrouver le goût de nous déplacer à travers la France pour chanter notre amour pour le plus beau club du monde. Stade à guichets fermés, présentation de stars mondiales et ferveur populaire, retour sur une belle soirée d’été au pays des pétrodollars et de la démesure.

Le retour dans un parcage

Il est 18h dans la capitale. Le Parc des Princes rouvre ses portes à des supporters impatients de pénétrer dans cette très belle enceinte. Et ce n’est pas peu dire. Voilà exactement 545 jours et un déplacement au Groupama Stadium que les supporters strasbourgeois n’ont pas pu remplir un parcage. Ce soir, ils seront plus de 600 à montrer aux clients du Parc des Princes ce qu’est la ferveur et la passion. L’entrée dans le parcage se fait assez facilement et assez rapidement, signe d’une bonne organisation des stadiers parisiens, malgré de nouvelles mesures à appréhender en raison du contexte sanitaire. On échange notre contre-marque contre un billet, on présente notre QR Code, on passe à la fouille et nous arrivons dans ce parcage qui offre une vue plutôt très correcte sur le terrain. Les habitués des déplacements et autres groundhoppers [en savoir plus : Passion : le « Groundhopping »] pourront témoigner, ce n’est pas le pire parcage de France.

Il est désormais 19h30, et le moment tant attendu par l’ensemble des supporters parisiens est arrivé. Lionel Messi entre sur le terrain. Les tribunes s’exclament, crient, chantent à la gloire du meilleur joueur du monde. Certains diront que ce Parc des Princes dispose de la meilleure ambiance d’Europe quand il s’embrase. D’un point de vue purement personnel, j’aurais plutôt tendance à dire que depuis notre tribune, nous avons assisté à un brouhaha désordonné. Chacun se fera son avis.

Première mi-temps catastrophique

La présentation des nouvelles superstars est maintenant terminée. Adieu les strass et les paillettes, nous allons enfin pouvoir parler football. Les joueurs entrent sur la pelouse pour l’échauffement et le parcage strasbourgeois fait déjà résonner les premiers chants. Le match peut enfin débuter. Il fait une chaleur étouffante, à tel point que les maillots bleus tombent vite pour laisser place aux torses nus et aux musculatures saillantes des alsaciens. Et ce n’est pas l’ouverture du score rapide de Mauro Icardi, probablement entachée d’un hors-jeu, ni même le deuxième ou le troisième but parisien dès la demi-heure de jeu qui vont refroidir les ardeurs des fans des joueurs en blanc pour l’occasion. Les spectateurs du Parc essaieront bien de nous chambrer à coups de « Et 1, et 2, et 3-0 », rien ne peut nous ôter notre détermination. « Pour rien au monde je n’échangerais ma place contre la leur » hurlera même le capo des Ultra Boys 90.

Et cette foi infaillible en notre équipe va très rapidement être récompensée. Les joueurs du Racing reviennent sur le terrain, avec de nouvelles intentions. Ils accusent un déficit de trois buts, mais ne veulent pas être de simple sparring partners. Vingt minutes plus tard, après un but de Gameiro sur un caviar de Thomasson et un but d’Ajorque sur un centre de Liénard, le retard n’est plus que d’un but. Le peuple bleu et blanc reprend l’espoir d’arracher un nul inespéré. Le public parisien quant à lui est anesthésié et commence doucement à voir le spectre d’une énième remontada assortie d’une belle climatisation.

Le parcage n'a rien lâché

L’inquiétude parisienne sera cependant de courte durée. Nous jouons la 80ème minute de jeu, lorsque Monsieur Delajod décide de s’inviter à cette soirée de gala et d’obtenir à son tour une ovation du public, en dégainant un second carton jaune à l’encontre d’Alexander Djiku. Un match nul après avoir mené 3-0, le soir ou se trouvent en tribunes Evan Fournier, Teddy Riner, Pierre Gasly et bien évidemment Lionel Messi, ça fait désordre. Un second carton jaune synonyme d’exclusion va anéantir tout espoir pour le Racing de chercher cette égalisation. Le Paris Saint-Germain va même inscrire un quatrième but anecdotique qui va clore cette belle rencontre de football.

Le match est terminé. Les joueurs strasbourgeois viennent saluer depuis le coin du terrain le parcage qui les acclame malgré la défaite. Mention spéciale et émotive à Karol Fila, le jeune polonais, venu taper dans les mains du premier rang du parcage après le coup de sifflet final. Ce n’était que la deuxième journée de Ligue 1, et si lors des prochains matchs, ils montrent le même visage que celui affiché lors de cette deuxième période face au PSG et ses stars, ils pourront nourrir beaucoup d’espoirs pour cette saison. Bravo messieurs et merci.