L'automne 2020 est bien loin d'être celui rêvé en Alsace. Entre le retour d'une météo fraîche sur la région, un temps libre à être confiné chez soi et le seul droit qui nous est donné d'aller travailler, le rayon de soleil aurait pu venir du Stade de la Meinau. Hélas, ici non plus, on ne s'éclate pas…

11 novembre 2020. Dix journées de Ligue 1 disputées, une défaite face à l'OM lors de cette dixième journée et une place de relégable pour nos Bleus avec six petits points au compteur. Le constat est quasiment identique à celui de l'an dernier à ce niveau du championnat après une défaite contre Marseille là aussi, sauf que les Strasbourgeois étaient alors derniers avec...neuf points. Et en plus, il y avait six matchs de Coupe d'Europe dans les pattes en supplément. A l'heure où les suiveurs du club s'agitent sur les réseaux sociaux et demandent même du changement, faut-il vraiment s'inquiéter ? On fait le point.

Le bilan

Dix matchs joués on l'a dit, pour deux victoires et huit défaites. Effectivement, ce n'est pas terrible vu comme cela. Mais notre équipe s'est déjà coltinée Nice, Lille et Marseille (trois de nos cinq représentants français en Coupe d'Europe) et a aussi affronté des gros bras comme Monaco et Lyon. Certes, on espérait mieux qu'un 0 sur 15 sur ces cinq matchs surtout que Monaco avait fini à neuf ce jour-là. Dans "son" championnat, le Racing a fait le plein face à Dijon et Brest. A Reims, l'équipe aurait clairement dû faire mieux et arracher au minimum le point du nul. On laissera le match de Lorient à part puisque le Racing sortait tout juste du Covid et n'était pas en capacité de jouer 90 minutes lors de cette entame de saison.

Les points positifs

Il y en a, même si la situation du moment n'est pas joyeuse. Le groupe est toujours pleinement investi et tire dans le même sens, on le remarque dans les propos des joueurs avant et après les matchs. Cela peut paraître normal puisque c'est leur job, mais on a déjà vu des soucis en interne dans pareilles situations par le passé à Strasbourg ou ailleurs, ce qui compliquerait forcément la tâche.

Sur le terrain, les dernières recrues Habib Diallo et Jean-Eudes Aholou ne déçoivent pas avec déjà trois buts et une passe décisive à eux deux. Ils sont directement impliqués sur quatre des six buts inscrits par l'équipe depuis leur arrivée et Jean-Eudes Aholou a pourtant manqué les deux dernières rencontres. Pour compléter cette partie recrues, on demanderait (comme beaucoup parmi le peuple alsacien) à revoir le prometteur Mehdi Chahiri subitement laissé sur le banc depuis sa titularisation contre Lille début octobre après des débuts en Ligue 1 qui laissaient présager de bonnes choses. 

Après des débuts catastrophiques sur le plan défensif, les Strasbourgeois commencent enfin à retrouver un peu plus de solidité derrière. Avec sept buts encaissés lors des trois premiers matchs, puis neuf entre la 4ème et la 6ème journée, il était difficilement envisageable de prétendre à la victoire en entrant sur le terrain. Demandez à Marcelo Bielsa ce qu'il en pense depuis dix jours... Sur ce plan-là, l'équipe va mieux avec trois buts encaissés sur les trois derniers matchs. Malheureusement ce vendredi, solides, les Bleus ont pris un but sur le seul tir marseillais. 

Au classement, le Racing n'est pas (encore) largué malgré son 6/30 et c'est une bonne nouvelle. Dijon n'a toujours pas gagné et s'accroche à sa vingtième place malgré une belle prestation du côté de Metz ce dimanche. Juste devant le Racing, Nîmes et Lorient ne sont pas beaucoup plus rassurés, ni rassurants dans le jeu. Reims se réveille doucement mais reste fragile et à bonne distance des Bleus. St-Etienne, Nantes, Brest et Bordeaux restent très irréguliers mais gagnent plus que nous actuellement. 

Les mauvaises surprises

On pourrait viser le niveau décevant de certains joueurs directement sur ce début d'exercice mais ce n'est pas le but de cette rubrique et de cet article. Tout le monde est dans le même bateau actuellement et l'heure est à l'unité comme on l'a indiqué un peu plus haut. Si la défense a eu des difficultés sur le début de saison, l'attaque est bien moins prolifique que la saison passée même si elle avait également mis un peu de temps à se mettre en route. Quatre journées sur dix sans trouver le chemin des filets, là aussi cela rend le chemin vers les trois points inaccessible. L'arrivée de Diallo en dernière minute est la conséquence de ces difficultés offensives.

Thierry Laurey essaie des choses mais pour l'instant, cela ne veut pas. Du 4-2-3-1 au 5-3-2, en passant par son traditionnel 4-4-2 en losange ou encore par son "béton" 5-4-1, le mur finit toujours par s'écrouler. La victoire à Brest a permis de voir que les Bleus savaient toujours aussi bien contrer et se projeter rapidement, mais cela ne s'est pas confirmé à Reims. Dans ses malheurs, le coach a été atteint par le virus comme neuf de ses joueurs durant l'été, et Fabien Lefèvre et Jean-Eudes Aholou sur ce coup-ci. Son remplaçant par intérim Jean-Marc Kuentz n'aura guère fait mieux sur le plan comptable pendant ses deux matchs sur le banc. Espérons que le staff trouve la clé comme à chaque fois que le groupe a marqué le pas dans le passé, pour enfin lancer cette saison 2020/2021. 

Evidemment, on pourrait mettre le COVID-19 dans les imprévus de cette saison. Egalement, la jauge réduite puis le huis-clos de notre enceinte, ce qui est un gros désavantage à Strasbourg plus qu'ailleurs dans l'Hexagone on le sait. Mais il serait bien trop facile de se cacher derrière cela pour défendre le mauvais début de saison réalisé.

Le calendrier à venir  

Et maintenant ? On pourrait se dire que le Racing a passé le plus lourd. On attendra la fin du mois de novembre pour le signifier car le Racing doit affronter deux adversaires en quête d'Europe cette saison durant ce mois. Un déplacement à Montpellier toujours difficile (pour nos mémoires surtout) et la réception de Rennes. Les Bretons seront en plein cycle européen et le déplacement sera peut-être piégeux pour eux. Décembre sera ensuite CAPITAL ! On affrontera Paris certes, le but n'étant pas de faire un jeu de mots pourri mais de voir les opportunités de prendre enfin des gros points. Au programme, un déplacement à Nantes, le derby contre Metz, des retrouvailles avec Stéphane Bahoken du côté d'Angers et l'accueil de Bordeaux. Quatre matchs à disputer en quatorze jours avant un dernier match au Parc le 23 comme cadeau de Noel peut-être si des points tombent dans l'escarcelle strasbourgeoise durant les échéances précédentes.

On ne veut pas se projeter trop loin mais la phase aller se terminera en janvier cette saison donc on se doit de l'aborder. Les Bleus finiront ce cycle contre Nîmes et Lens, avant d'enchaîner sur la phase retour contre Saint-Etienne, Dijon, Reims et Brest. Le destin des Strasbourgeois se jouera en grande partie sur cette période incontestablement. Si cela pouvait coïncider avec le retour des supporters dans les stades, les conditions seraient idéales. A condition qu'ils soient tous présents derrière l'équipe, car ce n'est pas le cas de tout le monde ces derniers temps, la critique étant facile quand tout va mal. N'oubliez pas que nous ne sommes qu'au quart de la saison, il n'est pas trop tard.

On le rappelle, après dix journées la saison passée, le Racing était lanterne rouge de Ligue 1.

ALLEZ RACING !