International béninois de 30 ans, Yannick Aguemon a porté les couleurs du Racing pendant deux saisons de 2014 à 2016. Durant cette période, l’ailier gauche est apparu à 34 reprises mais n’avait pas réussi à inscrire le moindre but en match officiel. Aujourd’hui, il joue du côté de la Belgique, en Jupiler Pro League.

Après être passé par l’INF Clairefontaine, c’est à Toulouse que Yannick Aguemon a fini sa formation et a connu ses premières minutes dans le monde pro. C’est alors que le jeune franco-béninois se fait repérer par Vannes, qui joue sa survie en National et même dans le monde professionnel durant la saison 2013-2014. Après avoir malheureusement échoué dans sa quête avec le club breton, il s’envole direction la capitale alsacienne, malgré des sollicitations aux étages supérieurs. Un choix porté par une « atmosphère » particulière, ressentie lors d'un Strasbourg - Vannes en championnat. Le joueur s'en « rappelle comme si c'était hier ». Contacté par nos soins, Yannick Aguemon précise toute fois que son objectif « n’était pas de rester en National. Je voulais voir autre chose et j’avais des propositions, notamment à Troyes ou Bastia en Ligue 1, mais ça ne s’est pas fait. Le seul club qui peut me faire rester dans la division, c’était Strasbourg ».

Lors de sa première saison, il prend part à 28 rencontres et joue 1500 minutes. Strasbourg loupe la montée et termine quatrième. Une « déception » pour joueurs et supporters, d'autant que la montée était « clairement l'objectif », avec notamment une « superbe phase retour ». Le nouvel exercice arrive et hors de question d'envisager autre chose que la promotion dans l'antichambre de la Ligue 1 : « La montée doit être inéluctable » martelait le président Marc Keller à l’orée de la saison 2015-2016. La première journée de championnat le 7 août 2015 fut cauchemardesque pour Strasbourg Yannick Aguemon : défaite 4-1 et une exclusion du béninois peu avant la mi-temps. Coup d'arrêt sur son aventure en Alsace. Il quitte Strasbourg quelques mois plus tard, lors du mercato hivernal de 2016. La montée fut effectivement inéluctable, comme le voulait le président Keller, et Yannick fut convié pour la célébration du titre, ce qui est pour lui son plus beau souvenir au club. Pour son plus grand bonheur, il a pu « revoir les potes, Seka, Salmier et tous les autres complètement fous et libérés. C’était magnifique de voir toute l’équipe et toute la ville célébrer ce titre et ce retour en Ligue 2 ».

« Quand tu joues pour ton peuple, ça te prend aux tripes »

Après un essai infructueux à Saint-Trond en D1 Belge, c’est à l’Union Saint-Gilloise, en deuxième division belge, que Yannick Aguemon pose ses valises en janvier 2016 (le club est actuellement un surprenant leader de D1 belge, alors qu'il vient d'y être promu). Une saison et demie plus tard, l’attaquant alors âgé de 25 ans fait ses bagages direction l’Oud-Heverlee Louvain. En 2019, il est convoqué pour la première fois avec le Bénin pour participer aux qualifications à la coupe d’Afrique. « Jouer pour mon pays, ça a été une fierté pour mes parents, pour ma famille, pour mes amis, pour moi, ça a été incroyable ! Ma première sélection, ça a été un match décisif contre le Togo. Il fallait ne pas perdre pour être qualifié pour la CAN et l’engouement et l’énergie était incroyable. Quand tu joues pour ton peuple, ça te prend aux tripes. J’espère encore grandir avec le Bénin et les ramener le plus souvent possible à la CAN ». Une rupture des ligaments du genou en août 2020 l’éloigne des terrains l’intégralité de l’exercice suivant. Cette saison, l'OHL est 12ème du championnat belge mais Yannick Aguemon n’a participé qu’à trois rencontres.

« Strasbourg est aujourd’hui à sa place »

Le Racing, de son côté, est pour l'instant cinquième de Ligue 1 et fait vivre à ses supporters une saison qui restera dans les mémoires. C’est également sa cinquième saison consécutive dans l’élite. Interrogé sur la bonne saison de l’équipe Alsacienne, Yannick Aguemon n’est pas surpris par « l'excellente saison » des ciels et blancs. Mais rien d'« anodin » pour lui, qui se rappelle d'un discours de Roland Ries, maire de Strasbourg à l'époque, qui affirmait que la place de Strasbourg était en L1. « Il avait tout à fait raison. Par son stade, son public et son histoire, Strasbourg mérite d'être dans l'élite du football ». Avant de souligner que le le travail du président Marc Keller, des entraîneurs et des joueurs « a payé ». Heureux de constater que « Strasbourg est aujourd’hui à sa place », Yannick Aguemon se veut rêveur et ambitieux pour le Racing et espère « décrocher une place européenne » pour un club désormais établi dans l'élite et qui, selon lui, pourrait désormais « s'installer régulièrement en Coupe d'Europe » avec en ligne de mire, pourquoi pas, « la Ligue des Champions ».