Sixième renfort du Racing, Gerzino Nyamsi, 24 ans, s'est engagé jusqu'en 2025 avec les bleus et blancs. Le transfert oscille entre 1,2 et 1,5 millions d'euros selon les sources.

Son arrivée était attendue depuis environ 24 heures, elle est devenue effective et officielle ce lundi soir, peu après le dîner. Gerzino Nyamsi, de son prénom en hommage à l'illustre joueur brésilien Jairzinho des années 70, a paraphé un contrat longue durée en Alsace, où il a l'occasion de retrouver des hommes qu'il connait bien à savoir Julien Stéphan et son staff.

Des débuts en dent de scie

Lancé dans le grand bain par Christian Gourcuff, sa découverte de la Ligue 1 tournera vite en sa défaveur. Gourcuff, rapidement limogé après avoir initié Gerzino Nyamsi, est remplacé par Sabri Lamouchi sur le banc breton. Impuissant, le golgoth sera totalement laissé de côté, déconsidéré par le nouveau technicien. Une seule issue s'offre à lui : un prêt de 6 mois dans le Berri, à Châteauroux, alors en Ligue 2. A son retour à Rennes, coach Lamouchi exerce encore ses fonctions et la hiérarchie des défenseurs n'a pas été bousculée. Retour au point de départ pour Nyamsi, contraint de retourner avec la réserve sans compter la moindre apparition en pro. Un début de carrière poussif, donc, pour un élément bosseur et qui ne rechigne pas.

Julien Stéphan son messie

Mais Sabri Lamouchi ne fait pas de vieux os sur le banc rennais. Rapidement, une solution interne est privilégiée : Julien Stéphan est promu entraîneur de l'équipe principale. Cette nomination donne un nouvel élan au centre de formation, lui qui connait parfaitement les éléments à dispositions, les qualités et potentiels de chacun. Et Nyamsi ne déroge pas à la règle. Aussitôt nominé entraîneur, Julien Stéphan intronise son solide défenseur dans la rotation, derrière Damien Da Silva et Joris Gnagnon. Mais avec encore beaucoup de lacunes. « Je n'étais pas serein quand Stéphan faisait appel à lui, son inexpérience et son manque de confiance en lui nous rendaient assez vulnérables en L1 » témoigne Pierre Rolland, développeur du site Rouge Mémoire. A force de travailler, Gerzino Nyamsi parvient à retrouver confiance en lui, compenser ses inconstances, ses erreurs de concentration. Et puis vint ce 12 décembre 2019. Un jour marquant pour les supporters rennais, mais peut-être un peu plus pour Gerzino Nyamsi. Ce jour-là, contre la Lazio en Europa League, le jeune briochin est titulaire et ... capitaine ! Cerise sur le gâteau, Rennes l'emporte (2-0) avec une équipe fortement rajeunie. Pour Pierre Rolland, « Nyamsi a été un capitaine impérial ce soir là, j'ai l'impression que c'est l'élément déclencheur » au point de devenir une option crédible au rôle de doublure pour la défense rennaise. 

 

Strasbourg, la bonne alchimie ?

A Strasbourg, il aura l'occasion de retrouver des visages familiers. Si son heure devait être la saison dernière, selon ses dires dans une interview accordée à Ouest France en avril 2021, il y annonçait également qu'il parviendrait à être titulaire « à Rennes ou ailleurs », fier également de ses quelques apparitions en Champions League avec son club de toujours, rejoint en 2003. A Strasbourg, Gerzino Nyamsi aura à coeur de poursuivre sa marche en avant, progresser, car « il a toutes les cartes en main pour devenir un bon défenseur de Ligue 1 », ajoutant que « Julien Stéphan pourra lui redonner confiance, ça pourrait être la bonne pioche ». Un joueur à la mentalité irréprochable à en croire les nombreuses marques d'affection des supporters rennais sur la publication annonçant son départ. Mais surtout, un joueur "mort de faim" à en croire ses propos sur le site officiel du Racing. Qu'il puisse alors croquer son aventure à pleine dent.