En nous privant de notre passion et surtout de notre Racing, les instances nous infligent une souffrance jusqu’à là inconnue : la souffrance de l’absence. Si la situation l’impose totalement, on vient de passer de supporters à Interdits De Stade, debout derrière une grille d’un stade vide. Pour combien de temps ...

A première vue, on ne pensait pas que le coronavirus appelé plus spécifiquement le COVID-19, allait prendre autant d'ampleur dans notre quotidien. En se propageant si rapidement à travers le monde, le virus est en train de chambouler le calendrier de nombreux événements (concerts, manifestations culturelles, sportives, etc...) au point de remettre en question l'Euro 2020 qui doit se dérouler en juin-juillet dans toute l'Europe et les Jeux Olympiques prévus en août du côté de Tokyo au Japon. Les compétitions au niveau amateur sont aussi impactées puisque le marathon de Paris a d'ores et déjà été reporté au mois d'octobre et les championnats départementaux multi-sports sont interrompus pour un petit moment.

Forcément, le Racing et la Ligue 1 entière n'allaient pas y échapper. Encore que... La Ligue 1 a pu avancer au rythme habituel pendant que les autres disciplines devaient déjà faire face à des restrictions en terme d'accueil des spectateurs depuis deux semaines déjà (jauge limitée à 5 000 personnes maximum). Les footballeurs et spectateurs strasbourgeois ont eu moins de chance puisque le match face au PSG a été reporté samedi dernier face aux nombreux cas dans la région dans les 48h avant le coup d'envoi. Les nouvelles qui ont suivi, ont été de plus en plus décevantes. Le gouvernement a d'abord annoncé que les rassemblements et manifestations de plus de 1 000 personnes étaient interdites jusqu'au 15 avril, avant que le club annonce un huis-clos pour les deux rencontres prévues à domicile d'ici là. Dijon ce samedi, puis Angers le dimanche 5 avril se joueront donc dans une Meinau vide. Voilà pour ce qui était d'ores et déjà acté. A l'heure où nous écrivons cet article, la rencontre Racing-Paris Saint-Germain vient d'être à son tour programmé dans ce laps de temps en date du... mercredi 18 mars.

A l'heure des restrictions

Alors que la Coupe d'Europe est déjà impactée par les huis-clos et que les dirigeants italiens et suisses ont tout simplement décidé de suspendre leurs championnats, que doit-il se passer en France ? On le sait, à Strasbourg comme à Lens, St-Etienne, Nantes, Marseille notamment, le public joue un vrai rôle lors des rencontres à domicile. De là à dire que les championnats sont faussés sans supporters seraient exagérés, néanmoins ces tribunes vides auront certainement un impact sur les joueurs, particulièrement au niveau mental. Il est d'ailleurs difficile d'imaginer la Meinau vide pour la rencontre de ce samedi. Les joueurs auront-ils les mêmes repères que d'habitude ? La motivation sera-t-elle la même ? Même en période de matchs amicaux, les joueurs ne connaissent pas ce genre de situations. De l'autre côté, les spectateurs devant leur télé prendront-ils autant de plaisir à regarder la rencontre qu'en temps normal ?

En Angleterre, l'idée d'arrêter le championnat a été évoqué mais semble assez peu probable malgré tout. L'Allemagne commence à être fortement impacté par le virus et les premiers huis-clos sont prévus pour M'Gladbach-Cologne ce soir et le derby de la Ruhr Schalke-Dortmund samedi. Sans Euro, ni Coupe du Monde en fin de saison, les championnats auraient pu être suspendus et se terminer plus tard. Mais nous sommes en 2020 et avec un Euro qui se déroulera dans douze pays différents, il semble impossible de reporter la compétition. Mais si elle se joue, on ne peut pas en déterminer les conditions. On ne sait absolument pas comment le virus va évoluer, ni quand le pic de l'épidémie sera atteint.

 

Jusqu'à quand ?

Les mesures de sécurité prises sont importantes et il faut bien entendu les suivre. Mais ce football-là n'est pas celui qu'on aime. Les restrictions ont fait grincer des dents ces derniers mois mais au moins il y avait des gens au stade. Les supporters font partie de la vie des clubs et des joueurs. Sans eux, la passion disparaît en même temps que les chants dans les tribunes, les couleurs représentées, les cris de joie. Un stade vide est un stade sans vie. On nous annonce des prochains week-end où seuls les voix des acteurs sur et au bord de la pelouse feront "le spectacle". Les clubs vont perdre beaucoup d'argent dans l'histoire, les diffuseurs et les commentateurs ne vont prendre aucun plaisir à commenter dans des ambiances de cimetière. La situation actuelle est bien triste. Pour des joueurs qui n'auront jamais vu cela et qui vont devoir s'adapter, pour des passionnés qui ne pourront plus pousser leur équipe.

La fin de saison s'annonce bien longue ...