Voilà, c'est fait ! Stéphane Bahoken quitte le Racing après quatre années en Alsace durant lesquelles il a connu le National pendant deux saisons, la Ligue 2 et enfin la Ligue 1.

Le désormais ex-numéro 19 du club avait débarqué de Nice à l'été 2014 à l'âge de vingt-deux ans seulement. Formé sur la Côte d'Azur, il sortait à cette époque d'une saison compliquée en Ecosse lorsque l'OGCN l'avait prêté à St-Mirren. En disputant à peine cinq rencontres outre-Manche, sa carrière était loin d'avoir décollée.

Les débuts à la Meinau

Le Racing a donc tenté un vrai pari à ce moment-là en misant sur un jeune apparu à seulement seize reprises avec les Aiglons en professionnel en trois saisons, pour un total de deux buts (un doublé lors d'une victoire 2-0 face à Montpellier en 2013). Le joueur débarque en Alsace en troisième division sous les ordres de Jacky Duguépéroux et participe à 30 des 34 journées de championnat dont 18 comme titulaire. Passé quelque peu dans l'ombre à l'arrivée du très bon Jérémy Blayac durant le mercato hivernal, il conclut sa première saison sous le maillot bleu avec un total de quatre buts. Malheureusement, le Racing manque la montée d'un petit point à l'issue de la saison.

La saison suivante est une revanche pour de nombreux joueurs de cette équipe dont Stéphane Bahoken fait toujours partie. Celle-ci ne démarrera pas très bien pour le franco-camerounais bien souvent laissé sur le banc par Jacky Duguépéroux, et titulaire à seulement quinze reprises en championnat. Auteur d'entrées encourageantes, le joueur est récompensé et démarre les huit dernières journées dans le onze de départ avec à l'arrivée, le titre de champion de National. Avec six réalisations de plus sous le maillot strasbourgeois, l'attaquant se voit proposer une prolongation à l'heure où le club retrouve le monde professionnel. 

Les retrouvailles avec le monde pro

Après avoir prolongé son bail de deux années supplémentaires, les cartes sont rebattues pour la nouvelle saison. L'ex-Niçois découvre un nouveau coach avec la prise de fonction de Thierry Laurey, mais aussi une concurrence nouvelle à son poste (Baptiste Guillaume, Khalid Boutaib notamment ont débarqué au club). Adepte des rotations et attentif aux pics de forme de ses joueurs, le nouveau coach donne du temps de jeu à son numéro 19. Celui-ci en profite pour montrer sa progression et signe une jolie saison avec sept buts et quatre passes décisives au final. Il marque des buts dans des matchs importants comme contre Troyes, face à qui il ouvre le score (2-0 en début de saison), au Havre durant l'automne (victoire 0-1), face à Lens avant Noel (3-1) ou encore au Red Star (1-1) où il sauve le point du nul dans les dernières minutes. Au-delà des statistiques, on découvre un nouveau joueur au cours de cette saison. On le sent plus en confiance dans son jeu, plus vif et capable de faire des différences. Son entente avec ses compères de l'attaque dans le sprint final permet au Racing de décrocher le titre de champion de France de Ligue 2. Cette saison est aussi marquée par la création d'un chant à son effigie.

L'explosion pour sa première vraie saison en Ligue 1

Cette saison, il a redécouvert la Ligue 1, du côté de la Meinau cette fois. Le temps du Stade du Ray est loin, remplacé par l'Allianz Riviera depuis à Nice. Malheureusement pour lui, après une bonne préparation estivale, son début de saison est gâchée par une blessure aux adducteurs. Zone difficile à soigner (Nuno Da Costa peut en témoigner), il ne reviendra qu'à la mi-novembre après quelques petites minutes au tout début de saison. Il avait d'ailleurs touché le poteau dès la première journée à Lyon dans les derniers instants du match. Durant cette période d'absence, il manquera le passage des siens chez lui à Nice. Titulaire pour la première fois de la saison en championnat contre Rennes, il parvient à marquer de la tête pour offrir définitivement la victoire à son équipe (il avait déjà marqué en Coupe de la Ligue deux semaines avant face à St-Etienne). Thierry Laurey le protège et le préserve pour qu'il brille dès qu'il le faut alors que les matchs s'enchaînent. Il est appelé pour une deuxième titularisation contre le PSG. Là encore, il s'en va inscrire le deuxième but de son équipe et offrir un succès de prestige à son public en feu, après avoir lâché trois défenseurs à la course. Jamais deux sans trois, la semaine suivante à Bordeaux, rebelote ! Il ouvre la marque alors que le coup d'envoi a été donné depuis moins de deux minutes et le Racing l'emporte encore (0-3).

A la reprise, il souffre un peu plus à l'image de ses équipiers. Mais il retrouvera la confiance, en claquant à nouveau à trois reprises en un peu plus d'un mois à Paris, face à Monaco puis en ouvrant le score dans le derby contre Metz. Dommage pour lui comme pour son club, il n'y aura aucun succès lors de ces trois rencontres. Mais comme d'autres dans son équipe, il va se montrer décisif au meilleur des moments lors de l'ultime réception de la saison contre l'OL. Il profite d'une erreur lyonnaise pour lancer les hostilités et inscrire le premier but du match dans une soirée encore dans les mémoires pour longtemps.

L'avenir 

Forcément, après une saison où il a confirmé sa bonne saison en Ligue 2 auparavant, le club lui propose de rester un peu plus longtemps en Alsace. En vain... Le joueur, déjà approché cet hiver, décide de se diriger vers un nouvelle challenge. Il choisit Angers pour poursuivre sa progression dans l'Hexagone alors que des clubs espagnols, anglais et turcs avaient des vues sur lui. A seulement 26 ans, Stéphane Bahoken a encore le temps pour aller voir à l'étranger. Nul doute qu'à Strasbourg, le petit jeune du National est devenu un homme et un vrai professionnel. Beaucoup n'imaginaient pas qu'il serait aussi décisif dans l'élite. Le Racing a tenté et gagné son pari en allant le chercher en 2014, le franco-camerounais a également fait le bon choix en ralliant l'Alsace où il aura explosé pendant sa période bleue. Il a même eu droit à sa première convocation en sélection camerounaise il y a quelques semaines. Il aura sans doute droit à un accueil chaleureux pour son retour à la Meinau fin 2018 ou début 2019, même si son chant ne résonnera certainement plus dans les travées de la Meinau. Durant ces quatre ans, il aura vécu plus de hauts que de bas. Il quitte le club avec un titre de champion de National et un titre de champion de Ligue 2, sans oublier l'obtention du maintien en Ligue 1. Il s'en va l'esprit léger et avec le sentiment du devoir accompli.

Merci Stéphane !