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En ce vendredi 13 mai 2016, le Racing a l'occasion de rentrer dans l'histoire. Son histoire, sa nouvelle histoire, celle qu'il écrit depuis août 2011 et sa renaissance après des mois d'une chute libre sans fin qui l'avait envoyé au cinquième niveau français. Ce match, nous l'attendions tous depuis cette triste période pour effacer définitivement de nos mémoires cette soirée du 14 mai 2010 où le Racing tombait à Châteauroux (2-1) et descendait en National. Le début de la fin, loin des projecteurs du monde professionnel, loin des grands médias, loin du sommet ...

Au fond du trou, ce nouveau Racing a su retrouver des valeurs, ses valeurs, les valeurs du travail et de la sueur. Au club, ils étaient peu nombreux à croire que le club pourrait, quelques années plus tard, jouer un match capital pour remonter en Ligue 2. Il y avait François, Guy et quelques autres ... Et puis ils y avaient ces mercenaires, dans le bon sens du terme, qui ont cru au pari fou de vivre cette expérience unique de refaire remonter une équipe de plusieurs échelons vers le monde pro. Il y avait David, Thomas, Anthony, Gauthier, Ludovic, Adel, puis Stéphane, Milo ... et toute cette bande de joueurs qui s'est engagée après seulement quelques heures de réflexion. Souvenez-vous d'eux, ne les oublions pas car ils étaient là quand plus personne n'y croyait.

Et puis il y a eu ce match à Forbach, ces centaines de supporters qui avaient fait le déplacement pour soutenir cette nouvelle équipe et montrer que le Racing est immortel, immortel car il aura toujours des supporters pour l'encourager et le pousser à la victoire. Et puis, on a fini par apprivoiser ce nouveau monde, ces terrains champêtres, ces ambiances bucoliques, ... qui offrent toute cette fraicheur au football amateur. Des souvenirs, nous en savons des dizaines, une Meinau garnie face à Schiltigheim, les buts de David Ledy, la montée en CFA, les joueurs dans le kop, les journalistes dans la piscine de la Meinau, ... comme si nous avions envie d'effacer les douloureuses dernières saisons passées dans le monde pro avec la défaite à Montpellier, les dirigeants insupportables et l'incompétence de l'actionnariat.

La saison suivante en CFA fut passionnante jusqu'à cette finale et son scénario incroyable face à Raon l'Etape. Un match qui permettait de remonter au niveau qu'il avait quitté avant sa liquidation. L'accouchement fut ensuite douloureux et il fallu un petit miracle pour le Racing ne fasse pas l'ascenseur directement. La suite s'apparente à une multitude de bonheur, un peu comme cette série d'invincibilité, en cours, à la Meinau depuis décembre 2014. On regrettera cet ultime point manquant au RCSA après sa dernière victoire face à Colomiers la saison passée. Mais il était écris quelque part que ce n'était pas ce jour là que le Racing allait remonter en Ligue 2. Il était écrit qu'il jouerait une finale, sa finale, dans sa Meinau, en ayant pour une fois le destin entre ses pieds et qu'il allait tout faire pour signer, une nouvelle fois, cette ultime victoire qui fera chavirer tous ses supporters vers un immense bonheur.

Une juste récompense pour des supporters qui ont toujours été fidèles et plus nombreux comme jamais depuis des décennies, avec une jeunesse passionnée par ce nouveau club qui dégage des valeurs retrouvées. On sait tous qu'en cas de montée, le Racing retrouvera le feu des projecteurs, de la médiatisation et de tous les risques de dérive du monde pro. Le plus grand danger sera là, ne jamais oublier d'où l'on vient pour aller là où l'on veut arriver : au sommet.

Frédéric VOEGEL