Crédits photo : Planète Racing

Ce matin, nous sommes allés faire un tour du côté de la billetterie du Racing. Prendre la température et le soleil en ce jour dominical ensoleillé. Arrivé à 9h30, notre envoyé spécial fut surpris par une foule sans doute inattendue par la grosse majorité des suiveurs du club. « Patience » allait être le maître mot de la journée. Et nous en avons profité pour recueillir quelques témoignages de téméraires supporters.

Nicolas* et ses proches sont arrivés à 7h15. Ils se trouvaient proche des caisses, parmi les trente premiers. D'autres courageux sont là depuis bien plus longtemps. Cette saison, il a assisté à plusieurs matchs. Sa venue, il la doit notamment à un système de billetterie défaillant et s'attend à une amélioration dès la saison prochaine. Et c'est la cause qui va être répétée toute l'enquête durant. En tout cas, il se dit satisfait de la file d'attente qui promet un gros engouement le jour du match.

Julien* est lui aussi venu avec ses proches. Ils sont arrivés à 8h20. C'est manifestement le bon plan pour prendre le soleil à plusieurs et faire passer un temps qui s'avère long. Eux, par contre, regrettent de ne pas s'être abonnés cette saison et prévoient d'y remédier la saison prochaine. Ils reconnaissent les bienfaits d'être munie d'une carte d'abonnement et les bénéfices tirés sur une saison. Comme leur confrère Nicolas*, ils déplorent une mauvaise organisation de la billetterie, autant digitale que physique. Le père de famille s'exprime : « C'est désorganisé, c'est dommage, et pas normal. Il n'y a aucun stadier présent, aucune sécurité en cas de débordement, ni aucun personnel pour nous accueillir, nous guider ou nous informer ». Un appel de détresse qui, à 11h00, n'avait toujours pas été entendu. En effet, plusieurs supporters présents dans la file semblent perdus, inquiets, ont des tas de questions, mais hélas personne pour y répondre.

Crédits photo : Planète Racing

Soulignons la qualité photo toujours aussi exceptionnelle par mes soins

Jeoffrey et Christophe sont deux frères présents depuis 8h50. Ils sont situés bien après les guichets du fond, dans le rabaissement de trottoir qui donne en direction du parking des joueurs et des terrains d'entraînement. Si l'un est un habitué du stade et n'a pas raté grand chose du spectacle tout au long de la saison, son frère, lui, l'est moins. Mais il a tout de même tenu à l'accompagner à plusieurs reprises. Malheureusement, l'abonnement était trop cher pour se le procurer. Patients, ils ne se prennent pas la tête : ils occuperont leur temps en profitant du soleil. Heureusement qu'il est présent. Ils ont également adressé un mot de sympathie et de compassion à l'encontre des supporters présents plus loin dans la file. « En espérant que chacun puisse se procurer un billet pour une fête plus folle ». Tout le monde l'espère également !

Philippe* et Pascal* sont venus à deux. Ils ont notamment été missionnés par des proches et sont en charge de se procurer plusieurs billets. S'ils sont optimistes sur l'avenir du Racing, tant sportivement qu'administrativement, ils souhaitent une restructuration des services bureautiques pour se montrer plus professionnel et se mettre à niveau de la progression sportive. « Il n'y a aucune communication, on ne sait rien. C'est la totale inconnue. Par exemple, s'ils avaient donné un ordre de grandeur, j'aurais pu me décider entre faire la queue ou rentrer chez moi » soulignait l'un d'eux. Et cette inconnue provoque en eux un sentiment de stress et d'anxiété. Attentions aux déçus.

Il est 10h00. La billetterie ouvre sous un élan vocal par les plus vaillants supporters. De l'autre bout de la file, situé beaucoup trop loin pour le transcrire, nous avons pu l'entendre. Ni une, ni deux, nous galopons vers l'avant pour décrocher le témoignage de l'un des premiers à s'être procuré le sésame, le précieux. Laurent Nellipaga était au bord de la pelouse, micro en main, pour arrêter ce supporter fatigué. Et c'est le témoignage le plus riche. En intégralité : « Je suis là depuis 6h10, je n'ai pas dormi de la nuit ! J'étais sur la billetterie hier, ça revenait souvent à 0%, mes tentatives étaient vaines. Quand j'ai appris que le club ouvrirait des guichets, je me suis dit que j'irais tôt. Franchement, c'est beaucoup de soulagement. J'avais la pression. Clairement, cela enlève une épine du pied. Je suis abonné depuis 13 ans, malheureusement, j'ai du y renoncer à cause des horaires du boulot et du match. Mais en Ligue 1, cela ira mieux. Les horaires me conviennent mieux. C'est dommage de voir un tel engouement que lorsqu'on joue la montée en Ligue 1, quand il y a un enjeu ».

Récapitulons la situation, économiquement. En un mot : pénurie !

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Effectivement, comme en témoignent les nombreuses photos qui circulent Internet, la foule était inestimable à vue d'oeil, étant donné son importance. Le club ne semblait pas s'y attendre, c'est une évidence. Aucun stadier, aucun agent des forces de l'ordre, si ce n'est ce gendarme perdu, isolé. Parfois, les esprits se chauffaient. Mais les tensions chutaient vites. Il fallait quand même la mobilisation d'autres supporters pour calmer les ardeurs.

Dès lors le précieux en main, plusieurs groupes ont crié le traditionnel "ALLEZ RACING" de Jean-Luc Filser. Certains faisaient la moue, cependant. A 11h00, aucun débordement n'a été à signaler. Et les supporters semblaient attendre, sagement. Et c'est très bien ainsi.

Crédits photo : Planète Racing

Un gendarme isolé. Tellement isolé qu'il n'était sans doute pas en service ...

Vous pouvez retrouver le déroulement de cette matinée sur notre page Twitter @PlaneteRacing et en partie via ce tweet là. Les prénoms suivis d'un astérisque (*) sont des prénoms donnés aux intervenants.

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