Les supporters fêtent les 100 ans de leur stade !

Vendredi 11 avril 2014, rencontre de National entre le Racing Club de Strasbourg et les SR Colmar. Le derby alsacien fait déplacer les foules avec 20403 spectateurs au compteur. Nouveau record pour une rencontre de troisième division alors que le Racing lutte pour ne pas redescendre. La Meinau a chanté comme à ses plus belles heures. Le stade centenaire n'est pas une enceinte comme les autres. Son histoire non plus. Rétro.

Le temps a passé depuis le jardin Haemmerlé

Nous n'allons pas refaire la longue histoire, aujourd'hui centenaire, du Stade de la Meinau. Wikipedia est là pour ça. Il faut juste garder en mémoire les premières dates clefs de sa construction. C'est officiellement en 1906 que commence son aventure quand le restaurant du jardin Haemmerlé loue une prairie au club de football du Fussball Club Frankonia qui transforme progressivement le pré en terrain de football. On ose à peine imaginer ce que ces pionniers d'un autre temps, d'une autre nationalité, diraient aujourd'hui en voyant ce colosse d'acier et de béton là où cent ans en arrière ils avaient fait d'un simple pré un terrain de football. Ce pré sera revendu en 1914 à un nouveau propriétaire qui le louera au Fussball Club Neudorf, qui deviendra le Racing Club de Strasbourg en 1919, le 1er avril 1914 contre au loyer de 300 marks. L'histoire commence.

Un stade ultra-moderne

Les années suivantes, entre-coupées des deux guerres, verront apparaitre progressivement de nouveaux aménagements et de nouvelles tribunes. Le stade connaitra son apogée en 1984 lors du Championnat d'Europe des Nations où il sera considéré comme l'un des stades les plus modernes d'Europe avec ses 42756 places. Depuis, sa capacité a diminué pour des raisons de sécurité et ni la Coupe de Monde 1998, ni l'Euro 2016, ne viendront faire vibrer l'enceinte centenaire et lui redonner le faste de ses années passées. Un peu comme si le temps s'était arrêté. Des dates clefs qui ont marqué la Meinau, on retiendra le 14 juin 1987 avec la rencontre de l'Euro 84 entre l'Allemagne de l'Ouest et le Portugal avec ses 44566 spectateurs qui constitue aujourd'hui le record d'affluence du stade. En 1992, le match entre le Racing et l'OM avait attiré 39033 personnes, record du club résident en cours.

Antre vieillissante

Depuis, le stade a été amputé d'une grande partie de sa capacité pour des raisons de sécurité, passant d'une capacité maximum de 49982 places, dont 13017 assises, en 1984, à 29000 dont 24 000 assises aujourd'hui. Son affluence moyenne a également diminué au fur et à mesure des péripéties du club. Mais l'Alsace, Strasbourg et le Racing ont une histoire à part. Celle d'un club passé par la période Allemande, la reconstruction, les années folles et la longue chute vers la cinquième division. Il a toujours été dit que notre région était une terre de football. Terre frontalière capable de faire déplacer les foules pour voir du football. Le RCS ne fait rien comme les autres, et c'est peut être aussi ça qui fait qu'on l'aime tant, dans ses bons et mauvais côtés. Mais même au fond du gouffre, la Meinau a toujours cette capacité d'attraction que l'âge parait embellir.

Records d'affluence du CFA2 au National

Ces trois dernières saisons, le Stade de la Meinau a à nouveau marqué les esprits et l'histoire du football français. Sauf séisme footballistique, il a inscrit trois nouvelles lignes à son histoire. Le 5 novembre 2011, le Racing a reçu le Sporting Schiltigheim, son voisin, devant 10880 spectateurs en CFA2. Le 6 avril 2013 avec 20044 spectateurs, la Meinau explose face au FC Mulhouse le record d'affluence pour une rencontre de CFA. Enfin, le 11 avril 2014, la Meinau dépasse le précédent record détenu par le FC Metz pour une rencontre de National avec 20403 entrées. Le stade n'a plus aujourd'hui la capacité d'égaler des clubs européens également en déperdition comme les Glasgow Rangers et ses 50000 fans, mais nationalement, la Meinau a marqué de son empreinte le football hexagonal. Comme tout centenaire, on ne peut espérer qu'un jour quelques décideurs choisissent de redonner un coup de jeune à notre enceinte strasbourgeoise. Privé de grands rendez-vous depuis des années, le public alsacien mériterait d'être récompensé pour sa fidélité. Les années passent, les gens changent, mais le stade reste. Il est de notre devoir de ne jamais oublier les origines de notre stade en repensant à ces hommes qui, à la veille de la grande guerre, avaient fait à la sueur de leur front d'un simple pré les fondations d'un stade mythique.

Le Stade de la Meinau face à Colmar le 11 avril 2014