Alors que la DNCG a confirmé en appel la rétrogradation du Racing Club de Strasbourg en CFA, et par la même occasion la fin du statut professionnel du club, c'est tout un monde qui s'écroule dans la capitale alsacienne !

Le ciel est tombé sur la Meinau

Que vais-je faire ?

Si le Racing a encore la possibilité de faire appel de cette décision devant les instances nationales, il apparaît aujourd'hui que la décision du gendarme financier signe la fin du football à Strasbourg. Grenoble, passé de Ligue 1 au CFA en quelques mois, connaît la chanson. Si la situation sentait le vinaigre depuis plusieurs mois, voire années, c'est la fin d'une longue agonie qui s'est terminée en ce 8 juillet 2011. On savait le Racing malade, mourant, mangé de l'intérieur par des querelles sans fin et des finances au bord du gouffre. Le voilà éteint comme un patient en phase terminal qui n'a su retrouver les ressources nécessaires à sa survie. Les premiers effets ne vont pas se faire attendre avec une probable convocation lundi du président actuel Jafar Hilali au tribunal pour déclarer la cessation de paiement et donc, le dépôt de bilan. Président actuel, car la décision de la DNCG va entraîner la fin également de l'offre de rachat de Sébastien Graeff, président d’un jour.

De tout ce temps que sera ma vie

Le dépôt de bilan entraînera ainsi la fin de la SASP Racing Club de Strasbourg. Les premiers touchés seront les salariés, tous les salariés : joueurs, dirigeants, personnel administratif, personnel d'entretien, ... En cette journée noire, nous ne pouvons passer quelques instants sans avoir une pensée émue et sincère pour des personnes qui ont vécu la descente aux enfers jour après jour et dont les souffrances psychologiques et morales ne se sont peut être pas encore visibles à ce jour. Eux payent le prix fort aujourd'hui de plus de dix années noires depuis la vente du club par la mairie à IMG.

De tous ces gens qui m'indiffèrent

Se servir au lieu de servir, sans amour du club ni de ses valeurs, au profit d'intérêts personnels et non collectifs, ... les raisons sont aussi nombreuses que la liste des intervenants qui n'ont su gérer une club centenaire. Mal géré, mal conseillé, tous font aujourd'hui payer aux salariés et aux supporters le triste constat d'un énorme gâchis. Le Racing, c'était notre club, notre vie. On pensait Racing, on dormait Racing. Où sera le plaisir d'aller rejoindre les amis au stade de la Meinau les soirs de match ? Ou sera l'odeur des fumigènes dans un stade en folie près à soutenir son équipe durant 90 minutes ? Terminé les matinées à regarder les professionnels à l'entraînement sous la direction d'entraîneurs de renom. Fini les photos prises sur le petit pont enjambant la Krimmeri avec des joueurs mythiques, des stars du ballon rond.

Maintenant que tu es parti

Que ferons-nous maintenant de nos « soirées foot entre potes » à la Meinau ? Plus qu'une disparition, c'est une partie de notre vie et de notre cœur qui s'est éteint aujourd'hui sans pour autant qu'on puisse en être responsable. Certains dormiront peu cette nuit, d'autres pas du tout, eux sauront qu'ils ont pêché, qu'ils sont les responsables de cette macabre histoire. Ils auront maintenant plusieurs années pour réfléchir aux conséquences de leurs actes et à la tragédie qui s'est jouée depuis plusieurs mois. Il nous faudra du temps pour digérer, tous, sans exception. Il faudra aussi du temps pour reconstruire cent années d'histoire qui viennent d'être effacées. Les pionniers du Racing, ceux qui n'ont pas hésité à traverser la France en temps de guerre pour continuer à jouer sous les couleurs du RCS, doivent se retourner dans leurs tombes. Le 8 juillet 2011 restera à jamais un jour noir dans l'histoire du Racing Club de Strasbourg. Il faudra maintenant reconstruire, renaître de ces cendres encore chaudes pour rebâtir un club digne d'une capitale européenne. Mais, ça c'est une autre histoire ...