Pour les habitués des salles de cinéma, un film peut aujourd'hui attirer l'attention des supporters du Racing. En effet, pour son retour après des années d’absence, le réalisateur Peter Weir a filmé avec panache une histoire fascinante : « Sur les chemins de la liberté ». Toute ressemblance ou similitude avec une histoire en cours, ne saurait être que coïncidence fortuite. Peut être pas finalement … Silence, on tourne !

A marche forcée

Les Chemins de la Liberté« Le National est leur prison. Les adversaires sont impitoyables, s’ils ne vous battent pas, d'autres le feront à leur place. » Prisonnier de la troisième division française, les bleus ont décidé depuis quelques journées de s’en enfuir. « Toutes équipes ne monteront pas, mais ils auront au moins eu le mérite d'avoir tout donné ». Le réalisateur, Peter Weir, a basé principalement son film sur le livre « A marche forcée » de Slawomir Rawicz, officier de la cavalerie polonaise, qui raconte comment il s’est évadé d’un camp et a marché avec d’autres jusqu’en Inde. Du coté de la Meinau, c'est aussi une marche forcée de dix matchs qu’aura parcourue les bleus en un peu plus d'un mois, entre la première rencontre le 8 janvier 2011 à Poissy et le derby alsacien du 13 février face aux SR Colmar, dont sept hors de ses bases. Après dix-huit mois sans victoire à l'extérieur, même les plus optimistes n'auraient pas misé un seul euro sur la série en cours des bleus. A un peu plus de la moitié de ce périple, et hormis le « raté » de Cannes, les Strasbourgeois restent sur cinq victoires : à Poissy, à Rodez, Evian, à Bayonne et à Niort samedi. Plus de 600 jours que les supporters attendaient une série comme ça. Ceux qui suivent tous les déplacements des bleus ne peuvent qu'en être plus fiers.

Transformer cette série en odyssée hors du commun

Le Racing n'a jamais été aussi proche du podium cette saison qu’au soir de cette 24ème journée. Seul cinq points les séparent maintenant de Beauvais, 3ème et dernier du trio de tête. Si la rencontre de Coupe de France face à Angers mardi soir fait figure d'intrus, ce sont bien les trois prochaines journées qui vont décider de la fin du championnat. Bastia et Guingamp à la Meinau puis Colmar au stadium sont déjà classés dans la catégorie « matchs de l'année » et surtout matchs à ne pas perdre. La veille de la Saint-Valentin, on saura si le Racing aura été capable de fructifier la série de victoires du mois de janvier. L'équipe sait aujourd'hui où elle veut aller sans pour autant en oublier d'où elle vient, de sa première victoire à l'extérieur (depuis mai 2009 à Guingamp) contre Rodez, au traumatisant match contre Cannes, à la victoire du cœur contre Evian, à la remontée face à Bayonne ou encore la renaissance après une mi-temps soporifique à Niort. En chemin, il ne faut pas oublier non plus l'éviction d'un jour de Laurent Fournier qui aurait pu faire exploser le groupe et qui a, au contraire, nourri un esprit supplémentaire de révolte, de volonté et d'énergie tout en amenant chaque joueur à se livrer comme il ne l’a jamais fait. Un tel scénario, cela fait plusieurs saisons que les supporters auraient aimé le vivre, être fier de dire le lundi matin à ses collègues que le Racing a encore gagné et qu'il se bat comme jamais il ne l'avait fait depuis plusieurs années.

Palme d'or en vue ?

Cette aventure a tissé entre les joueurs et l'entraîneur des liens inattendus et forts. Assoiffés de victoire, affamés de buts, immergés dans un championnat extrême, ils parcourent la France entière à la découverte de « stades époustouflants », de Bayonne à Rodez en passant par Luzenac et Fréjus. Le sujet du scénario actuel et la répétition des histoires en coulisses a peut être fini par vous ennuyer. Mais la force de l’histoire, la beauté du sport, l’exaltation des valeurs de solidarité sans lesquelles nulle victoire n’est possible, font de l'histoire que le Racing écrit aujourd'hui un futur candidat au tapis rouge vers la Ligue 2.

Mobilisation générale

Supporters, anciens joueurs, dirigeants et acteurs du foot amateur, l'heure est aujourd'hui à la mobilisation générale contre Bastia et Guingamp, tous à la Meinau pour ces deux rencontres capitales.

RCS Billeterie