(Crédit photo : Le Parisien)

Démissionnaire de Rennes, à qui il a offert un titre attendu depuis plusieurs décennies, Julien Stéphan s'est engagé, aujourd'hui, avec le RC Strasbourg pour une durée de trois ans.

Ancien entraîneur du Stade Rennais, d'abord avec les jeunes avant de monter progressivement avec la réserve puis chez les Pros, Julien Stéphan était libre de tout contrat depuis mars 2021, miné par une série de mauvais résultats. Courtisé par Lyon, choix privilégié par son père Guy, actuel adjoint de Didier Deschamps en Equipe de France, Julien Stéphan s'est montré séduit par le projet strasbourgeois toute la semaine. Un « excellent projet » laissait-il paraître à la rédaction de Ouest France, hier.

Un profil clairement identifié

La saison compliquée du Racing et les départs, rapidement actés, de Thierry Laurey et 5 joueurs en fin de contrat, marquent la fin d'un cycle. Alors que le nom de Rémi Garde circulait avec insistance ces dernières semaines, c'est bien Julien Stéphan qui a été choisi par le patron alsacien, Marc Keller. Un « entraîneur au regard neuf » et  « moins clivant » que son prédécesseur, rapportait L'Equipe du jour. Un entraîneur jeune, prometteur et ambitieux, à l'image du Racing Club de Strasbourg. L'objectif est désormais de stabiliser le Racing dans le Top 10. Franchir un pallier. Requinqué depuis son départ de Bretagne, Julien Stéphan s'était déclaré prêt à reprendre du service, toujours dans les colonnes de L'Equipe. Un nom qui faisait plutôt écho d'utopie que de réalité, alors même qu'elle semble avoir rattrapé les rêves.

Un profil apprécié et cohérent

Au Stade Rennais, il n'a laissé que des bons souvenirs. Outre le titre remporté en Coupe de France et la qualification en Ligue des Champions, Julien Stéphan était un homme apprécié de tous. Les joueurs, les supporters, les dirigeants. Un homme souvent décrit comme intelligent dans ses relations professionnelles et qui « comprend vite son environnement » selon Quentin R., data editor pour Stats Perform et suiveur rennais. Par le passé, il a beaucoup travaillé avec les jeunes, à Rennes et réputé bon formateur en plus d'être bon manager. Un profil forcément idéal pour Marc Keller, dont les ambitions semblent aussi s'appuyer sur le centre de formation, comme en témoignent les récentes signatures professionnelles. Un choix cohérent, donc, pour un entraîneur qui aime les jeunes prospects. « Il n'hésitera pas à faire monter pas mal de jeunes sur la pré-saison pour les voir à l'oeuvre » prédit Quentin R. Ce que de nombreux suiveurs alsaciens semblaient aussi réclamer, surtout ces dernières saisons et avec le retour d'un centre de formation très fonctionnel. Un entraîneur également « proche de ses joueurs » qui s'investit pleinement dans ses projets.

Un profil tactique alléchant

A Strasbourg, Thierry Laurey aimait beaucoup s'adapter aux adversaires et ne manquait pas d'idées ou de créativité pour les contrer, à l'image du succès contre Monaco à domicile. Julien Stéphan, lui, n'a pas encore de profil vraiment adapté, fixe. Il essaye de trouver les bonnes formules en s'adaptant aux joueurs qu'il a à disposition. « Un coach jeune qui n'hésite pas à sortir de sa zone de confort » nous dit Quentin R. A Rennes, par exemple, il a beaucoup utilisé un 4-4-2 à plat ou un 4-2-3-1 basés sur la possession. Il a parfois été amené à tester une défense à 3. Aujourd'hui, il est plus axé sur un jeu de possession, quelque soit le schéma. Mais, à ses débuts à Rennes, avec le groupe Pro, il « était beaucoup porté sur la contre-attaque » décrypte le data editor de Stats Perform. A Strasbourg, il retrouverait notamment Jean-Marc Kuentz, avec qui il officiait à Rennes.