Un mois tout juste après leur rencontre de Coupe de la Ligue, Strasbourgeois et Stéphanois se retrouvaient à nouveau, en ouverture de la 14ème journée de Ligue 1 dans un Chaudron sous tension.

Si l'enfer est généralement promis aux équipes qui se déplacent à Geoffroy-Guichard face aux deux Kop unis dans les chants derrière chaque but qui en fait une des plus belles ambiances de notre championnat, le hasard du calendrier et les événements récents dans le Forez ont bien fait les choses cette saison. Dans une crise sportive après des résultats en deça des attentes des supporters et un recrutement encore light cet été au goût de ces mêmes suiveurs, le nouveau coach espagnol Oscar Garcia a lui même décidé de s'en aller quelques jours après la terrible claque subie dans le derby face au voisin lyonnais (0-5). A 37 ans, Julien Sablé (qui a évolué pendant dix ans dans le groupe pro des Verts et disputé près de 350 matchs) s'est vu attribuer une sacrée mission : redonner des couleurs à un groupe en mal de confiance, qui n'a plus gagné depuis le 14 octobre mais qui pointe toujours dans la première partie de tableau grâce à ses trois victoires inaugurales qui laissaient présager de bonnes choses. Hier soir, ce beau stade sonnait creux par rapport à d'habitude malgré la présence de 21 000 spectateurs plutôt calmes. Les joueurs du Racing pouvaient donc nourrir de sérieux espoirs sur cette pelouse, profitant des retours de suspension de Martin Terrier et Nuno Da Costa. 

Dans un début de rencontre équilibré où chaque équipe a des moments forts et des temps de jeu plus faibles, on sent que la différence peut se faire à tout moment même si les erreurs techniques ne sont pas rares. Le premier point chaud à signaler arrive au quart d'heure de jeu quand Dimitri Lienard détourne un centre (de la main) sur son poteau. Pas question de douter, les Strasbourgeois repartent à l'attaque et Jonas Martin permet à Stéphane Ruffier de chauffer ses gants, avant que Dimitri Lienard envoie un ballon dans les nuages après un bon boulot du duo Nuno Da Costa-Martin Terrier. Alors que l'on approche tranquillement de la pause, Hernani prend feu. Le Brésilien combine avec Kevin Monnet-Paquet avant de tromper d'une belle frappe de 20 mètres le portier du Racing, après avoir mis Jérémy Grimm dans le vent. C'est déjà lui qui avait été buteur à la Meinau en Coupe de la Ligue en 16èmes de finale. Les Verts pensent avoir fait le plus dur et se relâchent. Alors que l'on joue les dernières secondes de cette première mi-temps, Nuno Da Costa fait une fois de plus parler sa technique et trouve Kenny Lala après avoir fait perdre la tête à Assane Dioussé. En une touche de balle, le latéral droit du Racing trouve Martin Terrier qui met le ballon au point de pénalty pour la volée "sautée" en lucarne de Jean-Eudes Aholou. Le milieu du Racing égalise et inscrit son deuxième but de la saison après celui contre Marseille. A la pause, le 1-1 est totalement logique.

Comme souvent malheureusement, le retour des vestiaires est difficile pour les Alsaciens qui souffrent pour se remettre dans le rythme. A la peine pour sortir de leur camp, ils vont céder une seconde fois après seulement dix minutes. Dimitri Lienard détourne une passe imprécise d'un joueur de St-Etienne dans la course de Kevin Monnet-Paquet. Bingourou Kamara sort sans vraiment sortir et facilite le travail de l'ailier des Verts, qui n'a plus qu'à conclure pour redonner de l'espoir à ses supporters. Comme en première période, ce but sonne la révolte strasbourgeoise. Dimitri Lienard, malchanceux sur le second but, passe tout proche de remettre les compteurs à zéro mais son coup-franc détourné termine sur la transversale de Stéphane Ruffier. Il en faut plus pour décourager Dim', qui remet un coup de chaud dans la surface quelques secondes plus tard. Son corner sème la panique et Florentin Pogba retient Bakary Koné par le bras tout au long de l'action. Monsieur Bastien voit ce qu'il fallait voir et désigne le point de pénalty. Jonas Martin s'en charge et trompe Stéphane Ruffier pour le 2-2. Il reste presque trente minutes dans cette rencontre et tout est encore possible. Le Racing aurait même dû obtenir un deuxième pénalty pour un accrochage sur Nuno Da Costa. Avec la fatigue et les changements effectués, le rythme retombe et le score n'évoluera plus malgré une fin de match où le Racing a dû faire le dos rond. 

Les Bleus ramènent un bon point de leur déplacement dans le Forez où ils ont couru après le score et sont revenus par deux fois. Ils ont encaissé deux nouveaux buts qui les pénalisent sur le plan comptable et rentrent en Alsace avec des regrets. Ils ont néanmoins confirmé qu'ils allaient beaucoup mieux avec une seule défaite au cours des sept dernières journées. Comme Thierry Laurey l'a justement dit, son équipe paie toujours ses débuts compliqués en Ligue 1 et reste à la place de barragiste. Le maintien passera par des victoires à domicile, et des points grignotés à l'extérieur. C'est ce qu'il s'est passé ces sept derniers jours. Il faudra bonifier ce point pris lors de la réception du Stade Malherbe de Caen dès mardi soir (19h).

Résumé :

Top 3 :

  •  Jonas Martin : Pas toujours au top ces derniers matchs, on a retrouvé un très bon Jonas Martin hier soir. Capable par sa technique de conserver les ballons pour faire ressortir le bloc, mais aussi de trouver les décalages, il a été récompensé en égalisant à 2-2. 
  • Ernest Seka : Après sa belle prestation du week-end passé qui lui a valu une place dans l'équipe type de la Ligue 1 de la journée, le latéral gauche "de dépannage" a encore été solide hier soir. Avec quelques traditionnelles percées à mettre à son actif, il a surtout veillé à contenir avec réussite le danger offensif numéro 1 de l'ASSE en la personne de Jonathan Bamba.
  • Martin Terrier : L'international espoir français a encore été dans les bons coups offensifs de son équipe, et notamment passeur décisif sur la première égalisation.