Cette après-midi du 3 septembre 2011 aura marqué les esprits des fans du ballon rond. Après une victoire écrasante (10/0) des féminines de l'Olympique Lyonnais contre le FC Vendenheim, les Bleus du Racing Club de Strasbourg se sont imposés sans difficulté face à l'AS Illzach-Modenheim (4/1). La fête a été belle.
Des signes qui ne trompent pas
15h00, stade de la Meinau, le public footballistique est déjà au rendez-vous devant les quelques caisses ouvertes. C'est aussi le temps des retrouvailles pour des supporters qui malgré un été qui a vu la liquidation de la société et la rétrogradation en CFA 2 ont répondu présents. A cette heure, on ne sait pas trop encore si les présents sont venus voir le match d'ouverture entre les filles de Vendenheim et l'OL ou alors le retour du Racing au stade de la Meinau. Mais peu à peu, on se dit qu'il y a des choses qui ont changé, qui vont changé. « Papi, ça fait combien de temps que tu n'étais pas venu au stade voir le Racing ? Au moins vingt ans je crois ». C'est à cette instant qu'on essaye de se rappeler que le club strasbourgeois joue en cinquième division, au summum du paradoxe.
Sous les yeux de Jean-Michel Aulas
Si les files d'attente grandissent à vue d’œil à l'extérieur, celles des supporters voulant apposer leur nom sur la liste de la future plaque du « Saison 2011 / 2012, j'y étais » augmentent également. Tous repartiront avec un peu ruban bleu, signe de leur engagement pour ce nouveau Racing. 16h00, c'est enfin le tour du match d'ouverture de cette après-midi sous le soleil de Strasbourg. La composition de l'Olympique Lyonnais ne laisse pas de place aux doutes : Vendenheim va rencontrer ce qui se fait de mieux au niveau international, même le banc laisse rêveur. Sous les yeux d'un Jean-Michel Aulas (que vous pouvez retrouver dans les interviews) disponible et souriant, ses protégées se sont imposées sans difficulté par dix buts à zéro. Sans regrets néanmoins pour les rouges du promu en D1 car jouer à la Meinau restera un super souvenir. Malgré l'ampleur du score, les championnes d'Europe en titre ont respecté leur adversaire du jour tout au long de la rencontre.
Des anciens présents
La mi-temps de cette première rencontre avait été l'occasion pour les organisateurs de présenter les anciens du club présents à cette fête du football alsacien. Didier Monczuk en tête a accueilli le nouvel effectif emmené par François Keller. 18h30, c'est à leur tour de fouler la pelouse de la Meinau pour la première fois de la saison. Après un message audio de soutien de Laurent Fournier, l'ancien coach des Bleus, et un coup d'envoi donné par Bruno Bini, le sélectionneur de l’Équipe de France féminine, place à la 3ème journée de CFA 2 face à l'ASIM. Les Bleus ne mettront que peu de temps pour rassurer leurs supporters : ils seront bien l'ogre de la saison. Emmené par un Gauthier Pinaud qui aligna les centres de son aile droite, le RCS allait trouver l'ouverture suite à un corner d'Adel Benchename, qui en deux temps, trouvait Thomas Martin qui plaçait sa frappe du gauche sous le corps du portier des Hautrhinois, 1/0. On retrouve le même passeur quelques minutes plus tard pour le deuxième but des Bleus. Le meneur de jeu du RCS trouve sur un nouveau corner la tête du longiligne Billy Modeste pour le 2/0.
Le cœur de Farez Brahmia penche pour un retour au Racing
La bande sonore passée à la mi-temps rappela que le Racing Club de Strasbourg jouait il y a encore peu de temps en Coupe d'Europe et en Ligue 1. Les voix de Matthieu Dubrulle et Eric Sold donneront des frissons aux supporters. Au retour des vestiaires, les Bleus ne mettront que peu de temps à doubler le score avec deux réalisations d'Adel Benchenane et d'Anthony Sichi sur deux services parfaits de David Ledy. Si l'ASIM réduira le score dans la foulée et que les locaux marqueront le pas physiquement dans la dernière demi-heure, la logique a été respectée avec cette nouvelle victoire 4/1. En deux matchs, le RCS a marqué huit buts avec des buteurs différents, pour un encaissé. De quoi s'enflammer ? Pas du tout pour l'entraineur strasbourgeois qui préfère garder la tête froide, « A ce jour, nous avons 26 joueurs de champ et 5 gardiens pour deux équipes. Nous n'avons heureusement pas encore de blessé mais c'est un peu juste pour tenir toute une saison ». Signe que le recrutement n'est peut être pas encore terminé et que donc la porte est ouverte à l'arrivée de nouveaux joueurs. Le premier intéressé par cette information pourrait s'appeler … Farez Brahmia. De ses propres dires, si Colmar lui propose un meilleur challenge sportif avec une saison en National, l'ambiance de cette folle soirée n'a pas laissé insensible l'ancien ailier des Bleus dont le cœur balance aujourd'hui entre les deux clubs alsaciens. A suivre.
Liquidé, on oublie tout ?
Un public nombreux, on parle de plus de 9813 entrées sur l'après-midi, un beau souvenir pour les joueuses et les supporters du FC Vendenheim et enfin une victoire convaincante du Racing en ferraient presque oublier que Strasbourg joue en cinquième division et que depuis six ans il a été géré d'une façon catastrophique. La présence en tribune de Jean-Luc Herzog, ancien bras droit de Philippe Ginestet, laisse quant même songeur. Si le Racing Club de Strasbourg part dans une nouvelle aventure, il est important de s'inspirer du passé pour ne pas reproduire les mêmes erreurs. Si aujourd'hui le pot de miel est à nouveau ouvert, certaines abeilles seraient susceptibles de revenir y gouter. En attendant le Racing, associé à la LAFA, ont réussi leur pari : faire de cette après-midi festive la première pierre d'un renouveau avec à la clef le record du nombre de supporters pour un match de cinquième division française. Que du bonheur donc et c'est bien le principal.