Le 4 décembre 2009, Philippe Ginestet vendait le Racing Club de Strasbourg après saisons à la tête du club alsacien. Retro.
Trouver un repreneur
Eté 2009, un Philippe Ginestet en bout de course après une montée ratée à Montpellier et un Eurostadium aux oubliettes, conclut des négociations de plusieurs semaines en revendant à des investisseurs londoniens. Entre temps, l'offre de Jacky Kientz n'avait pu trouver un terrain d'entente avec l'investisseur immobilier. Même si les documents avaient été établis et un audit demandé, le président n'apposera jamais sa signature sur la promesse de vente. Encore aujourd'hui personne ne sait vraiment pourquoi il n'avait donné suite. La peur qu'un autre investisseur local réussisse à faire ce qu'il a raté ? Qui sait ...
Arrivée mouvementée
Un Gilbert Gress plus tard, Philippe Ginestet vend ses parts sans garantie de passif aux actionnaires londoniens encore en place à ce jour. Arrivée dans une ambiance hostile compte-tenu de la communication floue, un schéma opaque et des conditions financières obscures, les londoniens prennent place dans les bureaux de la Meinau. Spécialisés dans la bourse et les actions, sont-ils venus faire un "coup" ? Via des transferts ? On ne saura jamais ... Y avait-il une autre solution locale ? Philippe Ginestet en donne quelques indications début décembre dans le journal l'Alsace : "J’aurais aimé privilégier une solution régionale. Il y a eu des discussions, des intérêts, mais pas de concrétisation. M. Loban a très vite donné des garanties. Et je souhaitais que ça aille vite pour préparer le mercato." Quelles garanties ? Celles de reprendre à leur compte le (lourd) passif du club accumulé depuis plusieurs saisons. Pourquoi tant de précipitation ? La solution régionale en avait-elle seulement les moyens ? Qui sait ...
Offre rejetée
Trois mois après et deux présidents plus tard, entrecoupé par un passage compliqué à la DNCG, les locaux reviennent sur le devant de la scène avec une offre appuyée par le maire de Strasbourg en personne. Offre refusée quelques jours après. 1,9 M€ puis 3 M€ plus tard. Ce "plus tard" n'offrira jamais les garanties suffisantes sur le potentiel du pool de repreneurs locaux à racheter le club alsacien. Aujourd'hui encore, on peut se demander quelle était vraiment la capacité réelle des investisseurs alsaciens. Auraient-ils pu faire autre chose et éviter la descente, en avaient-ils le potentiel et l'expérience ? Qui sait ...
Un de chute
L'été 2010 restera comme un long parcours du combatant pour les actionnaires après la descente en National. La DNCG qui veille à la santé financière des clubs pros ne laisse rien passer. L'argent ne fait pas tout et les comptes courants remplis ne répondent pas toujours à leurs critères. Demandez voir au président du Mans si il comprend encore aujourd'hui pourquoi il n'a pas réussi à faire qualifier son joueur en fin de mercato alors qu'un stade est actuellement en construction et qu'il offre des garanties de plusieurs millions d'euros ! Le gendarme financier de la ligue ne laisse rien passer. Le 8 décembre prochain, la DNCG montrera une nouvelle fois la flexibilité et la marge de manoeuvre qu'elle offre aux clubs pour le recrutement, le Racing en premier lieu.
On ne refera pas l'histoire
Un an après, les londoniens ont surement beaucoup appris du monde du football. Ils ont surement aussi découvert le vrai visage de leur achat : un club en ruine, des structures de ligue 1 pour un club de National et des casseroles en pagaille laissées par les actionaires antérieuses. Partis pour assumer, les londoniens se sont aujourd'hui lancés dans un chantier de reconstruction à leur image, avec leurs méthodes. Beaucoup de choses se sont passés au Racing depuis un an (à lire sur le site de la Fédération des Supporters), beaucoup d'encre a coulé, beaucoup de paroles ont été échangées et pourtant il ne faut pas oublier que le RCS est d'abord et avant tout un club de football où tout le monde devrait tirer dans le même sens pour sortir de cette galère. Si l'on connait aujourd'hui la tournure qu'a pris le Racing depuis leur arrivée, on se saura jamais ce qu'aurait pu réserver une reprise locale, un Gilbert Gress aux commandes plus de deux mois, une équipe plus combatante en fin de saison ou encore un Racing qui gagne parfois à l'extérieur depuis des mois. On ne réécrit pas l'histoire, on l'a vit !
Allez Racing !